Retour d'expérience

Comment monter un projet langue-littérature jeunesse ?

Elaborer un projet qui fusionne l’apprentissage de la langue et la littérature jeunesse s’avère une stratégie efficace pour stimuler l’acquisition du français dès le plus jeune âge, ce qui est clairement illustré par le retour d’expérience de Hugues Denisot, ancien attaché (ACPF et ACE) aux Pays-Bas, en Belgique, en Hongrie et en Croatie, auteur et formateur, expert FLE jeunes publics. Le projet Le français décolle avec Loup est un bel exemple de réalisation ainsi que My French Book Fest, avec ses pistes et recommandations. 

R : Un projet littérature de jeunesse est une initiative variée et enrichissante visant à promouvoir la lecture et la créativité auprès des jeunes lecteurs. Un projet riche qui peut revêtir différentes formes autour d’un auteur-jeunesse, d’un album ou d’une collection d’albums ou d’autres supports de narration comme les albums audio, le dessin animé, le kamishibaï, le raconte-tapis, le théâtre d’ombres, la manipulation d’objets…

R : Un projet axé sur la littérature jeunesse vise à promouvoir localement des œuvres pertinentes et de qualité, tout en soutenant les acteurs francophones du domaine, tels que les auteurs, les illustrateurs et les libraires, leur offrant une plateforme pour accroître leur visibilité et leur reconnaissance. Il s’agit aussi de sensibiliser les enfants, dès leur plus jeune âge, à l’apprentissage des langues, notamment le français, d’adapter l’enseignement aux centres d’intérêts des élèves et de former les enseignants à des méthodologies innovantes et pertinentes pour l’enseignement du français langue étrangère. Si l’on encourage les parents à privilégier l’apprentissage d’une langue étrangère, autre que l’anglais, en promouvant le français comme première langue vivante, le projet favoriserait la portée et l’accessibilité des albums francophones grâce à la traduction et/ou l’adaptation de ces œuvres.

R : Il est indispensable d’évaluer la place des albums jeunesse dans le pays concerné et leur présence dans les langues nationales, les pratiques familiales et scolaires. Il convient également d’identifier les albums francophones qui rencontrent un succès et d’établir une liste de personnes influentes susceptibles de soutenir le projet. De la même manière, il faudrait prendre en compte l’intérêt des partenaires culturels et éducatifs, ainsi que les enjeux du ministère de l’éducation pour s’assurer de leur adhésion à chaque étape du projet. D’un autre côté, il faut s’assurer de l’engagement et de l’enthousiasme des enseignants, choisir une collection d’albums ou une thématique porteuse, et vérifier les compétences de l’auteur ou de l’illustrateur pour interagir avec différents publics. Enfin, il est essentiel de veiller à la faisabilité du projet en termes de disponibilité des acteurs, de calendriers, de temps, de ressources humaines et de moyens financiers, et de garantir la visibilité du projet tout au long de sa réalisation.  

R : Pour mener à bien un projet littérature jeunesse, il est important de s’adresser aux partenaires culturels pour leur expertise et soutien; aux partenaires éducatifs locaux afin de créer des synergies entre les savoir-faire francophone et local; et aux enseignants travaillant avec des jeunes lecteurs, âgés de 3 à 12 ans. Ces derniers constituent le public cible et bénéficient directement de ces actions en termes d’apprentissage et de développement culturel. La collaboration entre ces différents acteurs est très importante pour assurer la réussite du projet. 

R : Afin de valoriser et budgéter un projet axé sur la littérature jeunesse, il est essentiel de prévoir plusieurs sources de financement, telles que des fonds français (Institut français), francophones (OIF, WBI, ambassades, FIPF, Fonds Richelieu), ou internationaux. Il pourrait être pertinent d’orienter son projet en fonction des fonds accessibles (année de la lecture, promotion des outils numériques, sensibilisation aux approches plurilingues, regards croisés sur…).  Il serait aussi judicieux de s’associer à une librairie francophone locale qui pourrait bénéficier des fonds du Centre National Du Livre 
Dans le cas des albums francophones traduits, il est possible de solliciter les institutions soutenant les langues mises en valeur dans le cadre du projet (Goethe Institut, Instituto Cervantes…), de maisons d’édition, éditeurs ou distributeurs locaux ou francophones, ou d’obtenir un soutien à la traduction. 
Il est également important de considérer la langue ou les langues d’intervention et de prévoir, si nécessaire, des services de traduction simultanée et la location de cabines de traduction. 
Enfin, il convient de s’assurer du cadre légal des interventions, des reproductions d’ouvrages même partielles, et du respect du droit à l’image lors des ateliers, afin de garantir la conformité du projet avec les réglementations en vigueur. Pour préparer la venue d’un auteur, d’un illustrateur jeunesse et connaître les tarifs, se référer à : www.la-charte.fr  

R : Le succès d’un projet autour de la littérature jeunesse repose sur plusieurs facteurs clés, tels que le respect du budget et l’impact des événements organisés en termes de présence, de suivi, de pérennité et de retombées médiatiques. L’introduction de l’album et de la littérature jeunesse dans les classes, en langue maternelle et en langues étrangères dont le français, est également un indicateur clé.  
Parmi les autres éléments à considérer, il faudrait vérifier les nouvelles traductions réalisées, le développement d’ateliers de lecture et d’écriture. Enfin, l’augmentation de la présence du français, que ce soit au niveau de la sensibilisation ou de l’apprentissage, dans les établissements partenaires ou touchés par le projet, est un indicateur essentiel de réussite.  

 

  • Fiches pratiques : Des scénarios ressources clé-en main. Check-lists, séquence/étapes de conduit/construction/mise en place d’un projet 
  • Fiches conseil : avec des tips pratiques pour définir, planifier, piloter, budgéter et réaliser un projet 
  • Tutoriels : sous forme de capsules vidéo 
  • Aide-mémoire  : “to do list”, relevant les points les plus importants à retenir pour savoir Comment faire pour monter (un cinéclub, la JIPF, la journée de la francophonie)” des actions et des projets.