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Retour d'expérience

La médiation culturelle comme levier d’inclusion et de formation des publics 

S’appuyer sur la médiation culturelle comme levier d’inclusion suppose de bien appréhender la démarche professionnelle mise en œuvre ainsi que les enjeux du projet, à la fois individuels et collectifs, sociaux et territoriaux. Quitterie Calmettes, consultante indépendante en ingénierie de projets Territoires, Cultures et Solidarités, et formatrice de formateurs et d’acteurs de terrain à Paris, partage son expérience pour éclairer ce sujet. 

R: La médiation culturelle met en relation un individu ou un groupe, par le biais d’un intermédiaire, avec une proposition culturelle, artistique, sportive ou de loisirs s’inscrivant dans les droits culturels et l’éducation populaire. Elle propose des modalités alternatives d’apprentissage, fait dialoguer les cultures, donne accès à des expériences et à des connaissances, créant ainsi des espaces d’échange et de débat propices à l’émancipation et au vivre ensemble.  

La médiation culturelle rejoint la dynamique de l’inclusion, un processus permettant la participation sociale, culturelle et civique des personnes. Toutes deux comportent des dimensions sociales et territoriales, individuelles et collectives visant à prévenir et à corriger les mécanismes de discrimination selon une approche humaniste. Elles exigent un cadre, une méthodologie et des temporalités adaptés à ces enjeux. 

R : La médiation culturelle et l’inclusion partagent plusieurs piliers qui façonnent leur approche. Voici les principaux points de convergence entre ces deux domaines :

La personne, son épanouissement et sa socialisation sont au centre du projet, comme principes de référence pour l’éducation et la formation, l’accès à la santé et à la culture, l’accompagnement social. Il s’agit de valoriser la dignité, l’estime et la confiance en soi tout en développant les capacités d’expression, notamment langagières, pour favoriser le parcours de la personne, sa mobilité et son inscription dans la société. L’objectif visé est le mieux être individuel et la cohésion sociale.

La participation, l’expression libre et la capacité d’agir sont au cœur des démarches. Encourager la prise de parole, la prise de responsabilités, ainsi que l’autonomie et les interactions, permet à chacun de devenir acteur et citoyen dans un contexte donné.
 
Le dialogue, la diversité culturelle et une approche égalitaire sont également des fondements importants. Mettre en avant le respect de l’altérité et de la mixité permet de diversifier les clés de lecture proposées au public pour qu’il puisse tout d’abord apprendre et comprendre puis construire du sens et des productions partagés.

R : Pour élaborer un projet efficace, il est important de se concentrer sur des points d’appui spécifiques :

Un projet porté par un référent médiateur culturel.
C’est un professionnel porteur de savoir-être et de savoir-faire pédagogues, capable de construire des passerelles et de transmettre, de mobiliser et de fidéliser le public. Cela implique de soigner la relation humaine, d’être à l’écoute et d’accompagner les personnes. Cela demande d’aller vers elles, de les connaître et de les accueillir telles qu’elles sont, de s’appuyer sur leurs désirs et leurs talents pour définir les projets. 
Pour réussir, le médiateur culturel s’appuie aussi sur une méthodologie de projet, sur des cadres et des propositions créatives, concertées et co-construites. Il s’inscrit dans une approche de réseau interdisciplinaire et transversale comme dans le respect d’une charte déontologique. 

Un projet inscrit dans un territoire et une durée.
C’est un projet qui a un ancrage territorial fort, qui part des ressources locales telles que le patrimoine, les acteurs, les partenaires. Il est important de s’adapter spécifiquement aux habitants et aux lieux, de tenir compte des besoins et des contraintes locales tout en favorisant la créativité et la mise en réseau. 
Le projet est également tenu de suivre un calendrier inscrit dans un rythme régulier. Ce sont des repères temporels nécessaires pour tous – le public, l’équipe, les intervenants, les partenaires associés. Cette structuration favorise la dimension d’inclusion, avec une évaluation régulière des progrès et des résultats permettant un ajustement si besoin.  
Le dispositif gagne à se s’insérer dans des politiques publiques ou dans des programmes plus larges facilement repérables, des événements marquants. 

Un projet conçu comme un parcours structuré et souple.
C’est un projet construit autour d’un thème soigneusement défini, pouvant être déployé sous plusieurs angles et avec une conception large de la culture, intégrant les sports et les loisirs.  
Pour que chacun puisse participer et trouver sa place dans le parcours, celui-ci doit comporter des propositions diversifiées : des lieux et des offres variés (sorties, visites, spectacles, ateliers de pratiques), des modes d’expression complémentaires (corporelle, artistique, linguistique), une approche faisant appel aux cinq sens. Il est essentiel de s’ouvrir à de nouveaux horizons pour gagner en compétences puis en capacités d’expression et de création. 
Enfin, il convient de faire un suivi attentif et des évaluations intermédiaires du projet pour pouvoir adapter les propositions à l’évolution des besoins et des impératifs constatés sur le terrain. 

 

  • Fiches pratiques : Des scénarios ressources clé-en main. Check-lists, séquence/étapes de conduit/construction/mise en place d’un projet 
  • Fiches conseil : avec des tips pratiques pour définir, planifier, piloter, budgéter et réaliser un projet 
  • Tutoriels : sous forme de capsules vidéo 
  • Aide-mémoire  : “to do list”, relevant les points les plus importants à retenir pour savoir Comment faire pour monter (un cinéclub, la JIPF, la journée de la francophonie)” des actions et des projets.